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Vicissitude du Principat

3 mai 2011

l'Appel aux Armes

  Jonas, Kara et Osrik se sont retrouvés à Alba Julia en compagnie d'Aura et Julian. Alors qu'un silence gêné s'intalle tout le monde sachant les secrets de chacun mais n'osant en parler, une créature des Tremeres délivre un message. Jervais leur donne rendez-vous à Milash pour leur remettre un important message pour Jurgen.

  Après cela, Osrik et Julian découvrent la possession démoniaque de Jonas et sa Diablerie sur Antoine. Ils décident de l'immobiliser avec un pieu dans le coeur.

  Une fois hors d'état de nuire, Kara et Aura se rendent au rendez-vous des Tremeres. Là ils y rencontrent Jervais et Alexia qui leur remettent un flacon de la terre natale de Rustovitch en leur disant que le lien spécial qui relie un Tzimisce à sa terre sera un atout pour le ventrue.

  Alors qu'ils allaient se quitter, la ville est attaqués par les féaux Tzimices à coup de catapultes et de feux grégeois. Si Kara file dans une autre direction rapidement manquant de se bruler, Aura se rapproche des roulottes qui explosent devant elle la blessant grièvement. Alors que les flammes allaient la consummer, Jervais est intervenu pour maitriser la flamme grâce à la Thaumaturgie.

  Puis sortant des flammes tel un démon de l'Enfer, Jonas, libre, s'attaqua au tremere et le tua. Aura fusionna avec la terre pour échapper à la mort ultime. Le lendemain soir, tout le monde se retrouva au centre des ruines calcinées du village et ils trouvèrent Jonas, sans souvenir de ce qui s'était passé.

  Ensemble, ils retounèrent à Kronstadt où, lors d'un grand discours, il appelait Rustovitch à venir en personne le combattre ce qui galvanisa les troupes. La coterie se déplaça alors à Alba Julia. Là Osrik et Julian étaient partis. Ils firent une visite infructueuse à Rustovitch qui se trouvait déjà en Transylvanie. Quand ils revinrent, les féaux Tzimisces attaquaient Kronstadt.

  La coterie assista aux batailles, les chiens de l'enfer mordant, les féaux fauchant, et les vampires écharpant les Chevaliers qui chargeaient héroïquement un ennemi supérieur en nombre. Lors d'une sortie, Jurgen fut coupé de sa retraite et du se réfugié en dehors de la ville dans les bois de Tuzföld.

  A partir de ce moment, la coterie s'est divisés, Kara et Jonas sont restés près de Rustovitch alors qu'Aura est allé du coté de Jurgen. Là elle y rencontra Myca Vykos venu promouvoir la paix dans la région. Cependant Jurgen restait sourd à ses propositions.

  Ce n'est que lorsque Morrow et ses gangrels entrèrent dans la bataille contre les deux camps qu'ils furent alliés de circonstances. Après la mort de Morrow, tué par Rustovitch, les deux anciens se trouvèrent face à fac prêt à reprendre les hostilités.

  Myca intervient en soulignant que le Tzimisce Noriz attendait que Rustovitch soit faible pour lui ravir son pouvoir. Le roi André II ayant rappelé les Teutoniques de Transylvanie, ce n'était qu'une question de temps avant que son armée se disperse, de plus ses rivaux en Allemangne profitait de son absence.

  Le moine Tzimisce offrit une alternative, il se proposait de diriger un Etat tampon entre les deux puissances pour contenir les païens roumains à l'est et les colons saxons à l'ouest. Un peu au pied du murs, les deux généraux acceptèrent et repartirent.

  Ils laissaient une terre exangue et ravagée par la guerre.

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25 avril 2011

Voie et Moralité

  Voici les règles de la Voie et aussi du changement de Voie

Voie1

voie2

 

17 avril 2011

Magdebourg - Intrigues de cour

  La coterie a répondu à l'invitation du Seigneur Jurgen de Magdebourg qui a convié nombreux caïnites d'Europe Centrale et de l'est à une grande réception.

Le garde manger

  Ne pensant qu'à leur ventre, la coterie après s'être rendu à la citadelle de la ville, désirait se sustenter. La goule les accompagnant, leur fit visiter les geoles où le prince avait ramassé tous ce qu'il y avait de brigand, mendiants et esclaves dans les alentours pour offrir un diner à ceux qui le voudrait. Et ils ne s'en sont pas privé.

La première confrontation

  De retour au Grand Salon, ils purent voir l'entrée du seigneur jurgen dans la salle.

jurgen

  Il était accompagné de Heinrich Von Achern et de deux ravissantes Dames :

lucr_tia Lucrétia Von Hartz, Ventrue, fidèle du seigneur Jurgen

Rosamund Rosamund, Toréador des Cours d'Amour de France.

  Une fois que l'assemblée l'est applaudit, une première délégation de Lasombra venu de la ville portuaire de Lubeck (sur les bords de la Baltique) lui a rendu hommage.

  Puis se fut au tour de Nova Arpad, bravant les instructions de l'étiquette pour braver le seigneur Jurgen. Les membres de la coterie la suivirent. L'échange fut cordiale mais quelque peu tendu.

La délégation Tzimisce

  Juste après, les Tzimisces se présentèrent devant le suzerain dirigé par Kara Lupescu, Infante de Radu.

Lupescu

  Elle a reniée tout droit à Jurgen de revendiquer une quelconque suzeraineté sur la Transylvanie. Ce que Von Achern lui a rétorqué que les princes de Hongrie ont demandé la justice à Jurgen, légitimant son intervention. Les insultes pleuvèrent juste après et failli tourner en rixe. Mais les Tzimisces préfèrent s'en aller.

L'épée des Toréadors

   Après un petit temps de latence, Rosamund a offert en signe d'alliance une magnifique épée au seigneur Ventrue. Il l'accepta devant l'assemblée, signe d'un pacte politique entre leus deux factions.

L'intervention des Gangrels

  Comme pour gâcher la fête, des gangrels sont apparus devant le prince. La Caïnite Morrow lança un avertissement à Jurgen.

Morrow

  Les Gangrel ont donné l'autorisation à Vladmir Rustovitch de s'implanter en Transylvanie et en retour, il paie un tribu aux Animaux. Cet accord ne saurait être remis en cause, Jurgen devrait donc s'abstenir de venir à l'est. Puis les vampires disparurent.

Les divertissements

  Ne voulant pas se faire gâcher la fête, Jurgen ordonna la suite des festivités et un Malkavian, Kalvin, se mit à déclamer des poèmes, des histoires et des chansons, avant que les Ravnos ne divertissent la salle de leurs tours.

  Le Seigneur Jurgen demanda aux tremeres de montrer à l'assemblée un échantillon de leur pouvoir. Ils utilisèrent un rituel pour amuser la foule. Ils demandaient un objet et en devinaient certains aspects. La salle fut ravi, et Jurgen offrit l'épée des toréadors pour le rituel.

  C'est alors que les Tremeres découvrirent que l'épée était factice, du moins de piètre qualité. Cela entraina un vent de rumeur, on accusa les Tremeres de fourberie. Ils demandèrent à pouvoir se défendre. Le prince Jurgen se retira un instant avec les Toréadors et le Tremere.

La vérité sur l'Epée

  Le Seigneur Jurgen accepta le fait qu'elle était factice, mais aussi le fait que quelqu'un avec donc dérodé la véritable épée. Il n'en voulu pas aux Tremeres et le déclara publiquement.

  Après quelques minutes voici les suspects :

- Les Gangrels qui auraient profités de leur venue pour prendre l'épée.

- Les Ravnos dont un semblait mystérieusement absent.

- Esteban, lui aussi absent lors des événements.

  En fin de compte, il s'agissait bien des Ravnos. Ils furent rattraper alors qu'ils cherchaient à quitter la ville.

SilasSilas, le chef des Ravnos

Le véritable coupable

  S'ils avouèrent avoir dérobé des richesses au cours de la soirée, ils démentirent être à l'origine de la fausse épée. Lucrétia, après tortures, Présence et Domination ne put que le cosntater.

  Elle demanda à la coterie de l'aider et en interrogeant Dame Rosamund, ils découvrirent la trahison d'Albin, l'homme de confiance du Prince.

Albin Albin

  En pourchassant, ils le trouvèrent en train de fuir une créature cauchemardesque. Avec ses faux, elle blessa très gravement Ornella, mais les tentacules de Jonas l'écrasèrent comme un insecte.

  Albin avoua travailler pour le compte des Tremeres. Jurgen manque de sombrer dans la Frénésie contre Jervais, le chef de la Coterie Tremere.

  C'est alors que son Infante, Alexia de Nicosie avoue être à l'origine de la forfaiture. Elle déclara avoir agit sans le consentement de son Sire pour obliger les ventrues à refuser l'alliance des Toréadirs et à n'avoir d'autre choix que de s'entendre avec les Tremeres.

Alexia

  Jurgen ne lança pas de chasse au sang mais renvoya hors de la ville, les Tremeres. Toute alliance entre les clans étaient rompu.

 

 

 

17 avril 2011

Par mille yeux


Par mille yeux

 

Ornella et aura


Évreux.

Des rumeurs très sérieuses courent au sujet de Jean sans Terre, il serait sur le point de signer un traité et l'ont dit que le comté d'Évreux pourrait changer de main en faveur du fils de Philippe III, Louis. La société mortelle est en grand émoi, et son reflet nocturne n'est pas en reste. Le prince d'Évreux, le ventrue Brice de Montfort, a déjà lancé deux chasses au sang contre des caïnites trop ambitieux à son goût.

Ornella était en ville depuis une semaine. Elle devait rejoindre Aura, arrivée il y a six mois, pour l'escorter jusqu'en Italie. Aura avait finalisé une transaction délicate pour récupérer un artefact précieux, le chasuble de Saint-taurin. Julian était inquiet de savoir son infante seule sur les routes de Navarre et avait prié Ornella de la rejoindre. Après les présentations d'usage au prince elle s'était renseignée à la cour sur les allées et venues d'Aura, mais personne n'avait su la renseigner. Brice de Montfort, le prince en personne, l'avait assurée qu'Aura avait certainement quitté la ville depuis plusieurs semaines. A la cour quelques caïnites se souvenaient d'elle, mais effectivement elle était partie brusquement.
Sauf que le mot qui aurait convenu à décrire la situation était plutôt "disparue". Ornella en avait l'intime conviction, Aura n'aurait jamais quitté la ville sans lui laisser ne serait-ce qu'un message, mais c'est surtout l'attitude du prince qui troublait Ornella. Une disparition sur ses terres nuirait certainement à sa réputation à un moment ou un autre, or il avait balayé tous les doutes d'Ornella lors des deux entrevues qu'elle avait sollicitées. A la seconde entrevue elle avait même cru remarquer chez lui une infime irritation. Depuis cinq jours Ornella arpentait donc les rues d'Évreux dans la société mortelle et les alcôves de la cour du prince dans la société caïnite, dans l'espoir de trouver le moindre début de piste. Son attention s'était plus particulièrement portée sur le prince lui-même mais il était difficilement accessible. A force d'acharnement elle avait apprit que les jardins arrières du château du prince avaient été fermés et interdits il y a deux mois environ, une date qui coïncidait avec son affaire. Depuis Ornella outrepassait l'interdiction du prince et se glissait régulièrement dans les jardins du château. L'endroit était particulièrement vaste mais heureusement boisé. Une aile entière du château s'étalait ici sous la lumière de lune, la seule entrée était un large pont qui se jetait par dessus d'antiques douves qui servaient désormais plus de décoration que de protection.
Pour sa nouvelle nuit de surveillance Ornella s'était installée dans un bosquet proche des fenêtres de la façade principale. L'endroit était dangereusement exposé mais la caïnite voulait des résultats. Plusieurs heures maintenant qu'elle attendait en silence. Comme à l'accoutumée les lumières aux fenêtres s'allumaient et s'éteignaient au gré de la nuit. Mais pour la quatrième nuit consécutive une fenêtre du premier restait faiblement éclairée sans relâche. Intriguée Ornella concentrait son attention sur cette faible lueur. Elle en avait maintenant le cœur net, il y avait une forme derrière le rideau, une forme qui semblait regarder au dehors, dans l'immobilité la plus totale. Alors que la nuit touchait à sa fin Ornella fut encore récompensée de sa patience, un mouvement avait écarté le rideau de la fenêtre qu'elle ne quittait plus des yeux. Quelqu'un regardait par la fenêtre, fixement. Cette personne avait écarté le rideau pour mieux voir. Mais pour mieux voir quoi ? Ornella voulait s'approcher mais deux gardes venaient juste de sortir pour prendre la relève de leurs collègues sur le pont, l'opération était trop risquée. Soudain un nuage capricieux décida de quitter le cortège ombrageux qui couvrait la lune et une pâle lumière baigna toute l'aile du château. A la fenêtre Ornella reconnu immédiatement Brice de Montfort, le prince d'Évreux en personne. C'était donc lui qui restait des nuits durant immobile à une petite fenêtre de son château à regarder un jardin vide et sans intérêt ? Un personnage aussi important, c'était dur à croire. Mais à bien y regarder Brice semblait fixer un point particulier, Ornella en avait le cœur net, il regardait... un point particulier dans les douves. Puis lentement le prince se mit à articuler, ses lèvres bougeaient lentement, il semblait reproduire des mots. Le manège dura quelques instants puis le prince laissa retomber le rideau, la lumière s'éteignit rapidement à la fenêtre. Ornella se glissa avec précaution hors de son bosquet. Elle s'approcha jusqu'aux eaux noires des douves pour récolter le moindre indice, mais l'étendue d'eau, sombre et dormante n'avait rien à révéler, immobile elle frémissait sereinement au gré de la brise. La caïnite réfléchit quelques instants puis prit sa décision, si le prince était prêt à sacrifier ses nuits entières à regarder dans ces douves ce devait être quelque chose de grande importance, et puis de toute façon elle n'avait aucune autre piste sérieuse. Ornella laissa glisser sa robe de ses épaules, dévoilant la pâleur laiteuse de la peau. Nue sous la lune elle s'étonna une fois encore de ne pas frissonner sous la froide caresse du vent, sa condition de vampire n'était pas encore une seconde nature pour elle. Elle fourra en silence ses vêtements et son épée là où elle s'était tenue cachée et se dirigea vers les douves. Elle posa un premier pied dans l'eau, provoquant mille vaguelettes silencieuses, puis s'enfonça lentement dans les eaux noirs. Quelques instants plus tard elle était au fond des douves, ses pieds s'enfonçaient dans la vase et elle progressait difficilement dans l'obscurité la plus totale.
Parvenue au plus bas Ornella posa ses mains sur ses yeux et resta longuement immobile, quand elle retira ses mains la lumière l'aveugla de toute part. A ses yeux le fond de l'eau brillait d'une lumière crue et blanche dévoilant tout. Au dessus d'elle, à la surface, une noirceur mouvante dardait l'eau de ses rayons d'obscurité. Ornella commença son inspection des fonds. Au bout d'une petite heure elle avait mit la main sur quelque chose d'intéressant, à l'endroit où Brice semblait regarder elle venait de trouver des restes de vêtements féminins, plus loin quelques bijoux. A en juger par la couche de vase qui recouvrait les vêtements ils avaient été déposés là il y a quelques mois tout au plus. Ornella remontait maintenant la piste des vêtements, apparemment ils avaient été retirés délibérément, sans violence, comme si quelqu'un s'en était simplement débarrassé. Mais cette personne avait prit soin de coincer chaque vêtement sous des pierres, le travail avait été fait à l'aveugle mais bien fait, il y avait donc une volonté de ne pas laisser le moindre indice remonter à la surface. Ensuite la piste remontait vers la surface, des traces de pas étaient visibles à l'endroit où la terre était la plus dure, en s'approchant de la surface la vase cédait à une terre plus pérenne qui avait su garder quelques empreintes. Quelqu'un était remonté par ici après s'être débarrassé de vêtements féminins, le mystère s'épaississait plus qu'autre chose. Ornella remonta à la surface en suivant la piste, elle avait émergé loin du pont, à première vue l'endroit était parfait pour s'éclipser avec un minimum de risque d'être vu. Il n'y avait plus rien à espérer de cette piste, vieille de plusieurs semaines Ornella ne se sentait pas les compétences nécessaire pour un tel pistage. Lentement elle nagea jusqu'à l'endroit où elle avait dissimulé ses affaires. Alors qu'elle sortait de l'eau elle aperçu un reflet dans les arbres devant elle, une longue lignée d'arbres séculaires qui bordait l'enceinte intérieure du jardin. Ornella se figea l'espace d'un instant, mais reprit rapidement son geste, elle s'était clairement exposée en sortant de l'eau, la personne qui l'espionnait n'avait pas pu la manquer, il fallait plutôt feindre de ne pas l'avoir remarquée. La question était maintenant de savoir pour qui travaillait ce voyeur. S'il appartenait aux services du prince ça ne changeait pas grand chose à ses affaires, mais dans le cas contraire cela voudrait dire qu'une autre influence à la cour était mêlée à cette disparition, et de très près. Calmement Ornella se rhabilla et attacha son épée à son côté, puis elle ramassa deux cailloux. Elle fit mine de réfléchir une courte minute puis d'un geste souple elle lança le premier caillou vers le pont et le second dans les arbres, vers l'endroit où elle avait cru voir un reflet. En l'espace d'un instant le jardin se transforma comme sous l'effet de quelque magie de carnaval, les sergents criaient leurs ordres, les soldats couraient vers l'enceinte, leurs torches créant milles formes d'ombres découpées par la végétation. Deux chiens avaient été lâchés et couraient en aboyant férocement. Ornella, immobile comme la pierre, se contentait de scruter les arbres, un mouvement déplaça quelques branches, puis une ombre apparu sur le mur d'enceinte avant de disparaître rapidement de l'autre côté. La caïnite s'autorisa un léger sourire de satisfaction, rapidement elle se dirigea vers l'endroit, derrière elle les chiens et les gardes arrivaient à grand pas. En cherchant au sol elle fini par trouver des empreintes de pas, une personne s'était tenue là, et à en juger par les traces elle était restée ici longtemps, aussi longtemps qu'Ornella était restée près des douves. De son poste d'observation la personne avait une vue imprenable sur la fenêtre d'où le prince contemplait les douves et sur l'endroit où elle s'était elle-même cachée. Quelqu'un savait pour l'étrange attitude du prince mais sans travailler pour lui puisque apparemment elle en craignait la garde, une personne qui la suivait également alors que son seul lien avec cette affaire était la disparition d'Aura. Ornella avait plusieurs fois interrogé les caïnites de la cour au sujet de son amie, et cela n'était certainement pas passé inaperçu. La vampire fut tirée de ses pensées par l'arrivée des chiens, juste derrière eux les gardes et leurs torches se frayaient un chemin entre les arbres. Ornella se concentra sur la puissance de son sang et dans un mouvement irréel elle avait atteint l'enceinte, l'avait escaladée et s'était déjà éloignée de plusieurs dizaines de mètres quand le premier garde arriva sur les lieux.

A la cour du prince rien ne semblait avoir changé depuis la veille. En robe de soirée Ornella passait parmi les invités. Brice de Montfort fêtait le retour d'un ancien ami et les caïnites du comté avaient été conviés à une petite fête pour ces retrouvailles. Confortablement installés les caïnites les plus en vue de la ville se nourrissaient au cou des calices mit à disposition par le prince. Plus loin on donnait un concert alors qu'un toréador de Paris présentait à un auditoire d'amateurs une peinture ramenée d'Espagne. Depuis plusieurs heures déjà Ornella avait fait circuler le bruit comme quoi elle cherchait un vampyr capable de l'aider pour une affaire personnelle : Elle aurait mit la main sur un objet important dans une affaire qui lui tenait à cœur, et elle avait maintenant besoin d'un caïnite versé dans l'art de lire la mémoire des objets. Alors que le prince venait de convier une partie de ses invités à le rejoindre dans les jardins un caïnite vint se présenter à elle.
"Bonsoir. Dona Ornella ?" Le vampire, mince et pâle, avait parlé d'une voix fragile et faible, comme un murmure. Vêtu d'une simple toge proche de celles que portaient les prêtres dans la région il avait marqué ses salutations d'une respectueuse inclination de la tête.
"Elle-même, répondit Ornella d'une génuflexion légère, à qui ai-je l'honneur ?"
"Jean-baptiste Manlin. Rattaché aux services du principat pour les questions littéraires."
"Enchantée de faire votre connaissance, que me vaut le plaisir ?" continua Ornella sur le ton de la conversation mondaine.
"Je me suis laissé dire que vous aviez besoin d'une expertise particulière."
Jean-baptiste avait commencé à marcher lentement, Ornella lui emboita le pas. Ils marchaient maintenant en direction du large balcon qui s'ouvrait sur la nuit et surplombait Évreux.
"Tout à fait. J'ai un objet que je voudrais faire expertiser. Et plus exactement par un maître de l'Auspex."
"Et vous avez des difficultés à trouver un expert en la matière ?" s'étonna Jean-baptiste doucement.
"En théorie non, j'ai mes contacts, mais l'affaire est différente, je suis très pressée et il s'agit d'un objet que..." Ornella avait ralenti le débit de ses paroles, ils avaient atteint le balcon et discutaient maintenant à l'air libre. Elle avait posé une main sur la rambarde et faisait mine de regarder la ville comme on regarde une œuvre d'art. Poliment Jean-baptiste avait fait de même, de telle sorte qu'Ornella n'était plus complètement dans son champ de vision. Ornella profita de ce moment pour terminer sa phrase.
"...que j'ai trouvé pas plus tard qu'hier soir."
Jean-baptiste avait tiqué. L'espace d'un instant seulement, mais Ornella avait eu le temps de le percevoir. Le regard de Jean-baptiste s'était tourné vers elle instantanément mais déjà elle regardait vers la ville l'air détachée.
"Pas plus tard qu'hier soir donc, continua-elle innocemment, et le temps joue contre moi, je n'ai pas le temps de faire jouer mes relations habituelles et je viens à peine d'arriver en ville."
"Cruel pour une femme qui a l'éternité devant elle." répondit calmement Jean-baptiste.
"Oui. L'ironie du destin. Dieu se joue de nous."
"Croyez-vous en Dieu Dona Ornella ?" continua Jean-baptiste sur le même ton affable.
Ornella hocha de la tête en silence.
"Vous devriez, parce que ce soir il vous a guidé vers la bonne personne.
"Vous pourriez m'aider ?"
"Certainement. Mais dites m'en plus sur votre problème." répondit Jean-baptiste en s'appuyant à la rambarde pour faire face à son interlocutrice.
"Et bien.. c'est une affaire un peu particulière, répondit Ornella avec courtoisie, dont je peux difficilement m'ouvrir entièrement."
"Vous voulez-vous dire, une affaire qui demande plus d'intimité ?" s'enquit Jean-baptiste d'un ton rassurant.
"Pour commencer oui, et je n'ai pas l'objet sur moi." répondit Ornella à voix basse.
"Et bien, dans ce cas le mieux serait d'en discuter hors de la cour. Moi-même je n'ai pas une entière confiance en ces murs. Nous pourrions convenir d'un rendez-vous ?"
"Je connais mal la ville." répondit poliment Ornella comme pour l'inviter à poursuivre.
"Dans ce cas je vous propose l'église de Mirouc. En dehors de la ville. L'endroit est très calme la nuit. Demain deux heures après le coucher du soleil ?"
"Ce serait parfait. Merci d'avance de votre aide."
Jean-baptiste s'était redressé pour pouvoir tirer sa révérence.
"Mais de rien ma dame. Tout le plaisir est pour moi."

L'église de Mirouc était effectivement un endroit particulièrement calme, si calme et isolé qu'Ornella avait eu du mal à le trouver. L'église était entourée d'un cimetière à sa droite, et d'un large entrepôt à sa gauche. La place devant l'église était grossièrement pavée et ornée d'une large croix de bois. Ornella s'était rendue la nuit même au lieu du rendez-vous, elle fit rapidement le tour de l'église puis pénétra à l'intérieur silencieusement. Elle monta jusqu'au toit en passant par le clocher, de là elle surplombait les environs immédiats. Après une longue phase d'observation elle se dirigea jusqu'au bord du toit qui surplombait directement l'entrée. Elle dégaina son épée et la plaqua sous un parapet tout en observant attentivement le sol en contrebas.Elle ferma quelques instants les yeux et se releva, l'épée n'était plus dans sa main. Son sang avait fait son œuvre, elle pouvait ressentir en elle le compte à rebours.
Seize heures.
Elle contempla rêveuse l'horizon, le soleil n'allait pas tarder à se lever. Ornella avait regagné son refuge juste avant l'aube. Après une nuit de sommeil agité elle s'était réveillée troublée, Aura était apparue dans ses rêves, la suppliant de la libérer. Ornella repassait mentalement en revue ses derniers jours tout en se préparant, elle passa à sa taille sa seconde épée, elle se sentait confiante.
Trois heures.
Une cavalière s'avançait calmement sur la place déserte de l'église de Mirouc, d'un oeil alerte elle observait les environs. Un homme habillé de guenilles sortit de l'ombre et s'avança légèrement craintif vers la dame.
"Dame Ornella ?" demanda-t-il timidement.
La caïnite ne lui jeta qu'un regard condescendant.
"Mon maitre va arriver dans quelques instants. Je vais m'occuper de votre monture. Si vous voulez bien l'attendre ici." continua-il bredouillant légèrement. Ornella glissa avec grâce de son cheval et jeta les brides au serviteur qui s'empressa de quitter les lieux. La caïnite fit quelques pas sur la place, elle venait de se gorger de sang quelques minutes plus tôt et avait renforcer son corps damné de la puissance de ce sang. Elle avait laissé le menuisier sans vie derrière un tonneau mais sa force vitale courait maintenant dans ses veines, elle était plus rapide, plus agile.
Une demi-heure.
Un autre serviteur apparu au bout de la place et vint saluer Ornella.
"Mon maître est inquiet de vous voir ainsi armée. Il pensait que le rendez-vous n'inclurait que savoir mystique et échanges de bons procédés." commença l'homme d'une voix diplomate. Ornella leva un sourcil surpris, jaugea l'homme et prit la parole à haute voix pour se faire entendre à la ronde. "Que Jean-baptiste se rassure, mes intentions sont pacifistes. S'il apparait sans arme je ne vois effectivement aucune raison d'en porter une."
"Soit." la voix venait de derrière l'église, Jean-baptiste s'avançait à la lumière de la lune. Il avait les bras levés pour montrer qu'il n'était pas armé. Le serviteur aux côtés d'Ornella tendit les bras, Ornella détacha sa ceinture et déposa son arme dans son fourreau. Le serviteur fit quelque pas en retrait et se tint là sans bouger. Jean-baptiste s'avança sur la place.
Quinze minutes.
"Veuillez m'excusez ces précautions d'usage ma dame, mais l'amitié n'exclut pas la prudence."
"C'est bien normal, répondit Ornella d'une voix sereine, nous restons avant tout des prédateurs."
"Oui, notre damnation éternelle." acquiesça son interlocuteur d'une voix peinée.
Ornella avait machinalement tourné son regard vers l'église, elle leva la tête pour en contempler le fronton "Mais le Seigneur veille sur nous tous. Mortels, et immortels."
"Pensez-vous ?" répondit Jean-baptiste sincèrement intéressé.
Ornella monta lentement les marches qui menait à l'église sans quitter des yeux la fresque de l'église. "Je me plais à le croire parfois. Mais nous ne sommes pas venus pour discuter théologie."
Jean-baptiste parti d'un rire léger. "Non, vous avez raison. Vous vouliez me conter votre affaire."
"Tout à fait, Ornella s'était retournée, elle tournait maintenant le dos aux larges portes de l'église, une affaire de disparition."
"De disparition ?"
"Oui, une amie à moi, une vampyr. Aura."
"Son nom me rappelle quelque chose, je crois qu'elle a résidé en ville il y a quelques mois. J'ai entendu dire qu'elle était reparti depuis." commenta Jean-baptiste.
"C'est ce que j'ai d'abord crû aussi. Sauf que j'ai mené mon enquête et que la réalité est toute autre, elle a été enlevée."
"Enlevée vous dites ? Sur les terres de Brice de Montfort ? L'affaire ferait grand bruit si c'était vrai." Jean-baptiste semblait peser les conséquences politiques d'une telle révélation.
"Tout à fait. Et j'en ai la preuve." continua Ornella.
Cinq minutes.
"Une preuve ?" Jean-baptiste semblait particulièrement intéressé.
"Je me suis rendu à son refuge. J'y ai trouvé un objet insolite. Il était fortement dissimulé et ne lui appartenait pas, je la connais intiment et peut le certifier, or..." Jean-baptiste semblait plongé dans ses réflexions, il continua la phrase d'Ornella "...or un vampyr n'invite jamais personne dans son refuge donc, ce ne peut-être..." Il avait laissé sa phrase en suspens comme se permettre de mieux réfléchir, Ornella termina pour lui "...ce ne peut-être qu'un objet appartenant à son ravisseur."
Jean-baptiste releva la tête vivement, "..et donc un maitre de l'Auspex pourrait révéler l'identité de ce ravisseur." s'exclama-t-il.
"Et c'est là que vous intervenez." lui dit Ornella en souriant.
"Vous avez l'objet sur vous ?" questionna Jean-baptiste.
"Oui."
"Alors ma chère, vous ne croyez pas si bien dire." Jean-baptiste avait dit ces derniers mots sur un ton complètement différent. Sur un geste de sa main vingt malandrins armés d'épées sortir de l'ombre de toute la place et convergèrent d'un pas professionnel pour encercler le couple de vampires, dans le même temps l'homme qui portait l'épée d'Ornella s'était jeté en arrière d'un bond surnaturel. La caïnite contempla la scène sans bouger d'un pouce. Son regard parcouru la ligne d'assassins avant de venir se poser sur Jean-baptiste, ce dernier avait reculé pour rejoindre ses hommes, l'un d'entre eux portait une seconde épée dont il se saisit.
"Alors, vous faites partie du complot, commença Ornella, difficile de se méfier de vous. J'ai bien prit un maximum de renseignement à votre sujet, mais vous n'êtes pas réputé pour vos capacités martiales."
"C'est même l'exacte vérité. Mais c'est pourquoi j'ai prit mes précautions : Vous êtes seule et désarmée." Jean-baptiste avait prononcé ces mots lentement, comme un bourreau annonçant une sentence. Ses hommes, l'épée au clair, commençaient lentement à monter les marches du parvis. Ornella ne sembla pas y prêter attention. Au lieu de cela elle se retourna et contempla les bas reliefs de l'église.
Une minute.
"Croyez-vous en Dieu Jean-baptiste ?" demanda Ornella en se retournant à moitié.
"Évidement."
"Alors..." Ornella avait commencé à parler, puis son regard s'était posé sur l'horizon, la vampire semblait perdue dans ses pensées. Les secondes s'écoulaient, Jean-baptiste fit un pas nerveux en sa direction.
"Alors quoi ?"
Ornella termina de se retourner lentement pour le toiser du regard. Jean-baptiste pouvait voir son attitude changer subtilement, un autre sentiment se cachait derrière la prudence, un sentiment qu'il avait du mal à définir, par réflexe il concentra son Auspex pour scruter l'aura de son adversaire. Ornella lui apparu, auréolée pâle halo aux reflets violets. La couleur de l'excitation, mais il y avait une autre couleur qui courait derrière la première.
"Alors... il y a une chose que vous avez sous-estimée." continua Ornella.
Cinq secondes.
"Laquelle ?" Grimaça Jean-baptiste en plissant des yeux de concentration.
Une seconde.
"Le jugement de Dieu."
A ces mots Ornella leva la main au ciel. Une épée ouvragée sembla tomber du ciel dans sa main ouverte. Jean-baptiste recula d'un pas, la terreur se lisait sur son visage, cette couleur dans l'aura d'Ornella, c'était le triomphe. Avant qu'il n'est eu le temps de prévenir ses hommes une tornade d'acier s'abattit sur eux. Pour Ornella le temps sembla se déchirer alors qu'elle laissait courir la puissance de son sang hors d'elle, les hommes bougeaient autour d'elle comme au ralenti. D'un large coup circulaire elle décapita les quatre premiers sur sa gauche, le sang giclait lentement de leurs cous, un liquide rouge s'élevant dans les airs pour retomber comme une neige écarlate paisible. Elle faucha trois jambes de plus, derrière elle ses agresseurs tentaient de l'atteindre de leurs lames. Elle esquivait, parait, contre-attaquait, toujours plus d'hommes l'attaquait. Jean-baptiste était tombé à la renverse, paniqué. Le parvis était maintenant couvert d'un sang qui commençait à ruisseler sur les premières marches, des dizaines de coups d'épées fusèrent encore dans toutes les directions puis se fut le calme complet. Ornella était retombée au sol un genou à terre, au bout de son bras tendu son épée tremblait encore. Sa robe, maculée de sang du poignet jusqu'à l'épaule, retomba doucement autour d'elle en se posant délicatement sur une mare rouge. Elle avait quelques entailles légères et une profonde estafilade à la joue. Elle se releva et pointa son épée vers Jean-baptiste qui reculait misérablement à quatre pattes parmi les cadavres de ses hommes.
"Il est temps que vous comparaissiez devant Lui." Le coup du plat de la lame lui fit perdre connaissance.

Jean-baptiste était attaché au seuil d'un caveau dans un cimetière qu'il ne reconnaissait pas. Il était assit, le dos à la pierre froide et la tête tournée vers les collines qui bordait la petite commune attenante au cimetière. Derrière lui, en bas des marches du caveau, Ornella s'était installée confortablement.
"Pour qui travailles-tu ?" demanda la vampire d'un ton sec quand elle le vit bouger la tête.
"Pou... pourquoi, je vous répondrais." lança Jean-baptiste inquiet.
"Pourquoi, demanda Ornella d'une voix toujours aussi sèche, mais parce que l'heure tourne."
C'est seulement à cet instant que Jean-baptiste remarqua une couleur particulière qui courait le long de l'arête des collines en face de lui. Une épouvante glaciale lui parcouru l'échine, il failli s'étrangler. "Non ! Attendez !"
"Je t'écoute, mais parle vite."
"Détachez-moi !"
"Pour qui travailles-tu ?"
"Je ne sais pas ! Je ne sais pas !" Jean-baptiste commençait à céder à la panique. Il poussait sur ses jambes, tirait sur ses liens, tentant de se retourner pour descendre de quelques marches. "Je ne l'ai jamais vu. Il peut changer d'apparence et quand il disparait à mon regard je ne peux le suivre, même avec mon Auspex."
"C'est dommage que tu n'ai rien d'intéressant à me dire." fit remarquer Ornella d'un ton désolé.
A l'horizon le ciel commençait à se colorer de violet et d'orange. Jean-baptiste hurla d'horreur, il poussait maintenant frénétiquement sur ses jambes en vain.
"Je sais où elle se trouve ! Je vous en supplie Ornella ! Détachez-moi ! Je vous dis où elle se trouve mais détachez-moi."
"Très bien." Ornella s'était relevée et avait monté deux marches vers le prisonnier.
"Elle est retenue à l'église abbatiale Saint-Taurin-d'Évreux. Le troisième banc à droite en partant du fond ! Maintenant détachez-moi."
Ornella hocha de la tête. L'aube triomphante se répandait sur la vallée. La caïnite se retourna et descendit lentement dans les profondeurs moites du caveau.
"Une ordalie par la lumière purificatrice lavera vos péchés Jean-baptiste." murmura-elle avant d'être engloutie par l'obscurité. Des hurlements de terreur et de douleur indicible résonnèrent longuement le long de la pierre froide.

A la nouvelle lune Ornella sorti rapidement de son refuge. D'un pas alerte elle marchait dans les rues de la basse ville, il y avait encore là des filles de joie racolant les derniers passants et quelques fêtards avinés qui se trainaient hors des auberges tentant de regagner leurs logis. Alors qu'elle tournait l'angle d'une ruelle déserte un mendiant vint s'accrocher à sa robe pour lui quémander quelques écus. D'un geste vif elle dégagea l'étoffe de son vêtement alors que le mendiant se relevait péniblement. Mais alors qu'elle partait il amorça le début d'une chute vers son arme, Ornella pivota sur elle-même pour éloigner son fourreau, le mendiant continua le mouvement pivotant et une lame brilla sous son avant-bras gauche. Ornella frappa le coude du mendiant du plat de son fourreau pour lui faire rengainer son arme tout en dégainant la sienne et acheva le mouvement pivotant en coinçant le genou de son adversaire contre le sien. L'instant suivant il était plaqué au mur la lame d'Ornella sous la gorge. Il se mit à sourire d'un sourire malsain.
"Ainsi vous êtes bien la bretteuse que l'ont dit."
"Il est un peu tard pour s'en rendre compte. Qui êtes-vous ?" le coupa sèchement Ornella en remontant un peu plus sa lame.
"Il n'est jamais trop tard." à peine le mendiant avait-il prononcé ces mots qu'il disparu littéralement sous les yeux de la caïnite. Celle-ci ne put réprimer un geste de stupeur. L'instant suivant une lame brilla sur sa droite et vint la frapper violemment à la poitrine, Ornella vacilla sous le coup et s'effondra sur une caisse de bois vermoulu qui céda sous son poids. Elle se remit rapidement sur ses pieds, la rue était à nouveau déserte. Elle n'eut pas le temps de faire un pas en arrière qu'un nouveau coup l'atteignit en plein visage, elle hurla de douleur alors que son œil droit et la moitié de sa joue furent emportés par le tranchant d'une lame. Devant elle venait de réapparaître un individu difforme et grotesque. Il portait les vêtements du mendiant, il avait gardé le même sourire malsain mais la ressemblance s'arrêtait là. C'était de toute évidence un vampire, un nosferatu, des créatures immondes qui portait la plus laide des marques de Caïn. Ornella porta une main à son visage ensanglanté et dans le même mouvement une attaque basse de sa main libre. Le vampire difforme fut surprit par la feinte et esquiva le coup de justesse, s'en tirant avec une large estafilade à l'aine. Dans un juron étouffé il recula derrière une porte cochère, la caïnite fit un mouvement rapide pour le rattraper mais déjà il avait disparu. Ornella regarda autour d'elle, elle devait agir et rapidement si elle ne voulait pas connaitre la Mort Finale dans une ruelle boueuse des bas-fonds d'Évreux. Son visage lui faisait terriblement mal et sa poitrine n'était pas en reste. D'un coup de pied rageur elle fit sauter la porte cochère en face d'elle et s'engouffra dans le bâtiment sans demander son reste. Elle courut sans se retourner dans ce qui semblait être la remise d'une auberge miteuse. Il était certainement derrière elle, elle ne pouvait pas le voir mais tant qu'elle courait lui ne pouvait l'atteindre. Elle monta rapidement une volée de marche et atteignit le premier étage. Là une série de portes s'étalait sur sa droite, à sa gauche le couloir rejoignait un balcon qui surplombait une salle commune d'où s'élevait chants paillards et lumière. Elle bifurqua à droite, à peine avait-elle fait quelques mètres qu'un coup puissant lui faucha les jambes, elle fit presque un tour sur elle-même avant d'atterrir contre une porte qui s'ouvrit en fracas. Le vampire était réapparu dans le couloir mais déjà il repartait vers une chambre adjacente pour se dissimuler à nouveau.
Ornella se remettait difficilement debout, elle avait tenté de soigner ses blessures les plus graves avec son sang mais allait bientôt manquer. Son adversaire avait une puissance phénoménale et ne lui laissait aucune ouverture, elle devait trouver une solution immédiatement. Dans la chambre un couple de jeunes gens tirés de leur sommeil par son entrée fracassante reprenaient leurs esprits. Elle se saisit de la fille, la leva devant elle et sorti de la chambre en courant. Un coup d'épée brutal décapita la jeune fille que tenait Ornella par devant elle avant qu'elle n'ai eu le temps de prononcer un mot, son sang gicla par son cou en un flot saccadé. Le nosferatu était réapparu à la droite d'Ornella, apparemment aigri d'avoir été trompé il recula immédiatement se cacher à nouveau. Ornella voulu profiter de l'occasion pour fuir vers la salle commune mais déjà le sang de la jeune fille coulait sur sa main. L'odeur chaude et enivrante du sang lui fit tourner la tête, un voile rouge commença à brouiller son regard, en elle une bête assoiffée de sang frappait d'une violence démente contre les parois de son esprit. Avec l'instinct réflexe d'un animal elle lécha sa main couverte de sang. Dans un effort de volonté épuisant Ornella fit reculer la bête en elle et courut vers la salle commune. Elle déboucha sur un large balcon. En contrebas des dizaines de tables recouvertes de boissons et ripailles bon marché qu'entouraient des dizaines de gens du peuple, à l'étage quelques couples s'enlaçaient dans l'intimité, en face d'elle un large chandelier suspendu, sous le balcon le comptoir derrière lequel l'aubergiste stockait les alcools les plus demandés. En un éclair son plan était prêt, elle n'avait que quelques secondes pour agir. Elle sauta par dessus la rambarde du balcon et profita de sa chute pour éventrer tonneaux et bouteilles derrière le comptoir. L'alcool se répandit rapidement au sol alors que les premiers clients paniqués refluaient vers le fond de la salle. Ornella se saisit d'une lampe à huile et la jeta au milieu des bouteilles brisées. Le feu s'élança au sol d'une traite, elle concentra son sang et les flammes disparurent aussi brusquement qu'elles étaient apparut. Au dessus d'elle le balcon grinça légèrement, il était là. Ornella se tenait immobile, en garde derrière le comptoir, elle n'aurait que quelques secondes pour réagir. Soudain à sa droite le nosferatu réapparut en criant de surprise en même temps que l'alcool partout autour d'elle et lui se remit à flamber. Contenant la bête paniquée en elle Ornella brûla les dernières gouttes de vitae en elle pour accélérer son corps et courir aussi vite que possible hors des flammes. Quand elle traversa la fenêtre de l'auberge entre les clients médusés le feu venait à peine d'atteindre l'endroit où elle se tenait l'instant d'avant. Le nosferatu lui luttait frénétiquement pour éteindre les flammes sous ses pieds. Elle s'enfuit dans la nuit sans demander son reste.

Après plusieurs minutes de course Ornella s'autorisa une brève pause. Ses forces la quittait et elle ne pouvait presque plus sentir ses jambes. Elle avait quitté le centre ville et marchait maintenant dans les ruelles désertes des faubourgs. Il n'y avait là que des misérables masures de paysans. Elle força la porte d'une étable de sa lame et se faufila à l'intérieur, une vache fut sa première victime, ensuite seulement elle put s'attaquer à la famille qui logeait ici. Elle préféra ne laisser aucun survivant, au fur et à mesure qu'elle buvait le sang de ses victimes elle refermait ses plaies et réparait ses chairs meurtries. En reposant le corps sans vie du père elle réfléchit un instant, son agresseur était certainement l'employeur de Jean-baptiste. Ce dernier n'avait pas menti sur ses capacités d'occultation et avec sa puissance vampirique il faisait un adversaire encore plus redoutable. Cependant Ornella devait tenter le tout pour le tout, son adversaire irait certainement l'attendre aux alentours de la cour du prince, elle avait donc choisi de se jeter dans la gueule du loup : Elle irait directement à l'église abbatiale. Sans plus attendre elle enjamba le corps de sa dernière victime et sorti dans la nuit, laissant derrière elle sept cadavres exsangues.
Une heure plus tard elle était arrivée aux abords de l'église abbatiale. Elle ne prit même pas la peine d'inspecter les alentours, si son adversaire était ici elle n'avait de toute façon aucun moyen de le voir, encore moins de le vaincre. Elle mit pied à terre et pénétra dans l'église. Suivant les consignes de Jean-baptiste elle se dirigea vers le troisième banc de la rangée de droite. Elle inspecta le sol, une dalle présentait des contours noirs et sales, elle devait certainement être souvent déplacée. Ornella déplaça le bloc de pierre et révéla un court boyau vertical qui se terminait en escalier. La caïnite descendit les marches d'un pas martial. Quelques mètres plus loin elle aperçu la lumière vacillante d'une bougie qui éclairait une petite salle. Ornella fit irruption dans la pièce l'arme au poing, à sa droite Ornella avisa une petite bibliothèque et un atelier d'alchimie, à gauche son amie Aura était là, étendue au sol, enchainée et un pieu planté au cœur. Ornella se précipita à son chevet, elle avait jeté son épée et retira le pieu délicatement d'une main alors que de son autre bras elle soutenait son amie. A peine le bois avait-il quitté le cœur de la jeune femme que ses yeux s'ouvrirent en grand.
"Ornella ! Ornella, la voix de la caïnite s'étranglait terriblement sous l'émotion, tu es venue !"
Ornella serra son amie contre elle pour la contraindre à l'immobilité en douceur. "Économise tes forces mon amie, tout est terminé."
"Ornella. C'est Hemin. Il arrache mon âme. Presque tous les soirs. Pour le prince. Je n'en peux plus."
"Ne t'inquiète de rien Aura. Nous rentrons à Venise." Ornella passait sa main sur le visage de son amie pour l'apaiser, elle remarqua qu'Aura portait les mêmes vêtements et bijoux que ceux qu'elle avait trouvé aux fonds des douves.
"Que veux-tu dire par arrache ton âme ?"
"Il est versé dans l'art de l'alchimie. Quand il me fait boire ses décoctions je quitte mon corps. Alors il me force à jouer une mascarade funèbre toutes les nuits."
"De quoi s'agit-il ?"
"Je dois me rendre dans les douves du château du prince. Là je dois apparaître sous forme de spectre et articuler un texte qu'il me donne chaque soir."
"Un texte ?" questionna Ornella en se relevant. Elle avait saisi une large cape qui trainait dans un coin et l'avait jetée sur les épaules de son amie. En passant devant la table d'alchimie elle avait glissé une potion dans sa poche.
"Oui. Cela fait maintenant un mois. Il me faire dire au prince que je suis un spectre, que mon esprit est bloqué dans les limbes car je suis maudite. Et que je ne connaitrais le repos que s'il recouvre des puissantes reliques anciennes et pratique des rites chrétiens de purification dessus. Je dois bientôt lui indiquer le lieu où il doit se rendre pour retrouver les reliques."
"Le piège parfait, Ornella se permit un léger sourire sarcastique en soulevant son amie pour lui passer un bras sous l'épaule, tu te sens capable de marcher ?" Aura hocha faiblement la tête.
Les deux vampires remontèrent le passage étroit et débouchèrent dans l'église vide. Ornella montait son amie par les bras quand la porte d'entrée grinça. Aura tourna la tête apeurée et jura d'une voix paniquée :
"Oh mon dieu c'est lui ! Il est là !"
Ornella souleva et posa son amie au sol lentement, ses yeux scrutaient l'entrée. Sans quitter la porte du regard elle s'adressa à son amie qui s'était agrippée derrière elle.
"Aura. Tu peux le voir ?"
"Oui. Il est là, derrière la colonne de droite, à côté de l'enfant-Jesus. Il approche."
Ornella réfléchissait à toute vitesse, des milliers de scénarios se bousculaient dans sa tête. Jamais elle ne pourrait sortir d'ici. L'église était sommaire, deux rangées de bancs, une large cloche au dessus du chœur et un déambulatoire encombré de portes-cierges. Ornella prit Aura par la main et couru jusqu'au chœur, là elle prit son amie par les épaules et la fit s'allonger sans ménagement.
"Aura. Tu m'as dis que tu pouvais sortir de ton corps." Ornella parlait à toute vitesse.
"Oui mais.."
"Et une fois sortie de ton corps tu peux apparaître aux yeux d'un personne ?"
"Pourquoi me demandes-tu ça maintenant Ornella !" Aura avait commencé à éclater en sanglot, la brusquerie de son amie et le stress de sa captivité achevait de la faire craquer. La voix d'Ornella, dure et froide comme la pierre la ramena à la réalité.
"Aura. Sans toi nous sommes toutes les deux condamnées. Fais exactement ce que je te dis et je te promets que bientôt tu reverras Julian."
"Je t'écoute." Aura s'était résignée, elle contrôlait ses émotions à grande peine.
"Sors de ton corps maintenant, tiens toi là où se tient Hemin à chaque instant et apparait à mes yeux."
Le visage d'Aura s'éclaira d'un coup, elle venait de comprendre le plan de son amie. Immédiatement elle ferma les yeux, la seconde d'après elle s'affaissait dans les bras d'Ornella. Cette dernière se releva et sortit lentement sa lame. A sa gauche, à une travée de sa position elle vit apparaître la forme fantomatique d'Aura. Elle imitait la marche courbée d'un bossu et s'approchait d'elle rapidement. Ornella attendit le dernier instant et porta un large coup de taille à travers le fantôme d'Aura, il y eu une résistance et Hemin réapparut. Sous la force du coup il avait volé jusqu'au premier banc. Ornella sauta jusqu'à l'endroit, mais il avait déjà disparu, le fantôme d'Aura courut derrière une colonne d'un bas-côté et commença à la contourner. La voix du nosferatu s'éleva dans la nef.
"Démon ! Comment peux-tu..."
Ornella ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, déjà elle était sur lui et tranchait à l'aveuglette, Aura fuyait devant ses coups. Elle se dirigea vers les portes-cierges pour y trouver refuge, derrière elle Ornella continuait d'attaquer sans relâche. Le fantôme d'Aura courut jusqu'à une porte ouvragée, quand la porte s'ouvrit Ornella put voir le nosferatu réapparaitre l'espace d'un instant avant qu'il ne s'engouffre dans un escalier en colimaçon, elle s'élança à sa poursuite. Arrivée en haut Ornella déboucha sur une étroite planche de bois, à plusieurs mètres au dessus de la nef l'escalier donnait sur un dédales de poutres étroites et de passerelles qui permettaient d'accéder aux parties hautes de l'église. Le fantôme d'Aura lui indiquait une passerelle non loin d'elle.
"Tu m'as impressionnée jeunotte." railla le nosferatu en se glissant lentement le long des passerelles. Un peu plus loin Ornella s'avançait aussi avec prudence.
"Qu'est-ce que ça sera quand j'aurai séparé ta tête de ton corps alors..." commenta Ornella avec calme. Le nosferatu parti d'un rire agressif.
"La vanité ! Voilà ce qui vous perd tous. Tu penses avoir gagné n'est-ce pas ? Et bien malheureusement en me suivant ici tu viens de te perdre. Toi et ton amie." Il avait dit ces mots en sautant encore quelques passerelles, sans relâche Aura maintenait sa forme spectrale sur lui et Ornella suivait.
Hemin s'était avancé jusqu'au bout du réseau de passerelles. De là deux larges poutres partaient jusqu'aux vitraux à l'autre bout de l'église, au milieu une solide poutre transversale retenait la cloche. Il commença à s'avancer sur l'une des deux poutres. Ornella se redressa et baissa sa garde.
"En t'engageant ici tu viens de te condamner. Tu n'as aucune issue à part ces poutres, et aucun espace pour esquiver mon coup." Ornella avait parlé d'une voix calme, comme un professeur énonçant une leçon. A nouveau le nosferatu laissa échapper un rire mauvais.
"Excellente remarque petite. Me crois-tu assez faible pour ne pas m'en rendre compte ? Mais dis-moi, comment pourras-tu me porter le coup fatal si tu ne me vois pas ?"
"Je m'en remet à la chance." répondit Ornella en haussant les épaules.
"Idiote ! Tu me prends vraiment pour un treizième ! J'ai compris depuis longtemps ton jeu. Ton amie Aura est ici avec nous. Son anima te révèle ma position, d'ailleurs elle nous entend également. N'est-ce pas ma petite poupée ?"
La surprise se lisait maintenant sur le visage d'Ornella, Hemin jubilait.
"Et tu viens de comprendre. Si je coupe la corde de la cloche, elle tombe et... oh ! Mais qu'est-ce en dessous ? On dirait bien ton corps ma petite poupée. Si tu connais la Mort Ultime ton anima disparaitra. Et toi Ornella comment feras-tu pour me porter ton coup fatal ?" Aura avait jeté un œil en contrebas, son corps se tenait là juste en dessous de la lourde cloche, elle fit un geste en direction de son réceptacle. Devant elle Ornella cria :
"Aura non ! Ne bouge pas !"
Hemin partit dans un hurlement de joie malsain, il reprit de plus belle. "Oh non ma petite poupée ! Tu voulais réintégrer ton corps pour éviter la cloche ? Excellente idée ! Excellente ! Mais ton amie a bien calculé, si tu redescends réintégrer ton corps tu éviteras la cloche mais... ton amie là haut sera condamnée. Sans toi elle est aveugle." Aura dévisagea Ornella d'un regard désemparé. Hemin savourait sa victoire.
"Dites-moi dame Ornella, vous connaissez l'expression Échec et mat ?" en prononçant ses mots le nosferatu avait commencé à reculer jusqu'à la cloche. Ornella s'avança d'un pas décidé et ferme, à voix haute elle s'adressa à Aura :
"Aura. Surtout ne pars pas. Reste."
"Oui ! Plutôt voir les autres mourir que de mourir soi-même... tu vois comment se termine l'amitié petite poupée ? Elle joue sa chance contre ta vie. Triste fin." Ornella continuait d'avancer, Hemin recula rapidement jusqu'à la cloche, son épée s'abattit sur les cordes qui volèrent en claquant, la cloche glissa hors de sa prison de chanvre et amorça sa chute meurtrière. Ornella se jeta sur le fantôme d'Aura.
Aura, les yeux en larmes, regarda la cloche s'éloigner vers son corps. Hemin choisit de ne prendre aucune des deux poutres et se tint immobile au centre du chœur. Ornella s'avançait en courant. La cloche avait franchit les trois quart de son trajet. Un large sourire commençait à se dessiner sur les lèvres purulentes et déformées d'Hemin. Aura se superposa à lui. La cloche s'arrêta sans faire aucun bruit.
Ornella frappa de toutes ses forces comme pour décapiter le fantôme d'Aura. Le sang gicla sur sa lame. L'instant d'après le nosferatu réapparut. Son visage exprimait la stupeur.

"Comment..." parvint-il à balbutier.
"J'avais placé Aura sous la cloche à dessein. C'était le seul moyen de te faire entrer de ton plein gré dans un cul de sac."
"Mais.. et la cloche..?"
Ornella avait commencé à rengainer son épée. "Elle tombera. Chaque chose à son heure."
Autour du cou du nosferatu un liseré écarlate commença à poindre puis sa tête bascula en arrière alors que son corps s'affaissait sur la poutre. Le fantôme d'Aura était encore là, à la place qu'il occupait, stupéfaite. Elle leva une main vers Ornella, celle-ci avança la sienne comme pour la prendre. Pendant un long moment Ornella garda la main spectrale d'Aura dans sienne puis elle prit la parole doucement :

"Merci Aura."
Quand Aura reprit ses esprits Ornella était déjà à ses côtés. La jeune toréador se releva brusquement et regarda autour d'elle, elle était allongée à côté du chœur, la cloche avait fracassé le sol et s'était profondément enfoncée dans le marbre. Elle se tourna vers son amie le regard interrogateur, celle-ci se contenta de lui sourire, elle s'évanouit dans ses bras.

La calèche allait bon train. A l'intérieur, deux jeunes femmes regardaient passer le paysage. Sous leurs yeux l'Italie déroulait ses plus beaux atours nocturnes.
"N'empêche que le prince s'est montré d'une mesquinerie sans borne." reprit Aura d'un ton renfrogné.
"C'est un français." fit Ornella d'un air détaché tout en continuant à regarder le paysage familier d'Italie.
"Il a gardé le chasuble."
"Les choses auraient pu être bien pire."
"Mais qu'est-ce que je vais présenter à Julian moi ?" répliqua Aura d'une voix geignante.
Ornella avait quitté son paysage pour regarder son amie dans les yeux d'un air sérieux.
"Tu sais tricoter ?" lâcha-t-elle.

  le texte est de Renaud B

11 avril 2011

Vladimir Rustovitch

  Ce vampire, Voïvode des voïvodes est l'un des plus puissant seigneur féodaux de Hongrie. Son chateau est une forteresse inexpugnable et ses chevaliers se comptent par centaines.

chateau_rustovitch

  Il a proposé une alliance avec la coterie contre les Ventrues qui cherchent à coloniser l'Europe de l'Est, ce que la plupart ont accepté, à l'exception d'Esteban.

Rustovitch

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11 avril 2011

Henrich Von Achern

  Ce vampire sert un vampire plus puissant, Jurgen de Magdebourg. En tenue de moine chevalier, il est le porte parole de son maitre en Transylvanie. Il est clair que ce dernier est plus puissant que Vencel Rikard qui lui témoigne un grand respect, malgré son ingérence dans ses affaires.

Von_Achern

11 avril 2011

Une histoire à Venise

Venise.
Nuit calme. Brume sur le canal.

Venise

La fenêtre du premier étage d'une riche demeure vole en éclat. Le verre tombe au sol dans un éclat brisant alors que deux corps s'abattent lourdement sur la pierre froide et lisse, un troisième termine sa course dans le canal, soulevant une gerbe d'eau noire.
La tête d'Aura, affolée, passe par la fenêtre démolie.
- "Julian !!"
Une main se pose sur son épaule, la jeune vampire n'a que le temps de sursauter. Elle reconnait la personne derrière elle.
- "Julian ?"
Son sire lui sourit rapidement et ramasse son épée au sol.
- "Mais tu... par la fenêtre..." bredouille Aura.
- "Je me suis poussé à la dernière seconde."
- "Impossible, je n'ai rien..." commence Aura avant que Julian ne l'écarte de la fenêtre d'un geste mesuré et silencieux.
- "Plus tard mon Infante. Il en vient d'autres."

Les deux caïnites courent en silence dans les larges couloirs du palais du condottière. Au loin des cris et des pas de courses résonnent faiblement. Aura inquiète jette un œil vers un escalier adjacent.
- "Julian ? Nous ne devions pas sortir par ici ?"
- "C'était le plan. Mais je dois vérifier quelque chose."
Après quelques minutes Julian, suivit de près par Aura, débouche dans un vaste atelier de peinture. Des dizaines de tableaux sont exposés là. Certains en cours, d'autres achevés. Julian passe sa main sur les toiles d'un air songeur. Aura s'est approchée pour mieux voir. A la lueur de la lune Julian commence un travail minutieux, à l'aide d'un couteau il gratte doucement le coin d'une toile d'apparence insignifiante. A peine a-t-il commencé qu'il ne peut retenir un souffle de surprise.
- "La Basilica di San Marco !"

Basilica_di_San_Marco_I

 

A l'autre bout de l'atelier Aura laisse échapper un cri. Un individu richement habillé, portant blason du patriarche de Venise, tord le bras de la jeune vampire tout en pointant un stylet sous sa gorge. Julian s'est à peine relevé que déjà la grande porte de l'entrée de l'atelier s'ouvre calmement, douze sicaires armés encadrent un noble habillé à la dernière mode de Venise.
- "...ravagée par un terrible incendie en 976." énonce le noble comme pour terminer la phase de Julian.
- "Toute la collection du doge Pietro IV Candiano, vous l'avez récupérée..."
- "Une partie seulement, une partie." poursuit le noble en faisant courir son gant blanc sur une toile. "le reste a effectivement été détruit par les flammes. Regrettable."
- "Et vous vendez l'autre partie à vil prix." le coupe sèchement Julian.
Le noble s'était avancé jusqu'au milieu de l'atelier. Piqué au vif par la remarque de Julian il se retourne vers lui vivement.
- "La guerre contre les lasombras coute terriblement cher ! De Venise jusqu'en Angleterre. Des royaumes francs jusqu'en Oural."
- "Est-ce à dire que les ventrues ne reconnaitront leur infériorité face aux lasombras qu'une fois qu'ils auront vendus tout l'art de l'Italie ?" renchérit Julian d'un ton acide.
Sous la lumière blafarde de la lune les traits du noble se déforment d'un coup alors qu'il laisse échapper un sifflement strident et malsain. L'espace d'un instant il n'est plus qu'une bête consumée par une rage aveugle. L'homme qui tient toujours Aura sous sa lame crit quelques mots à son attention, rapidement le noble se ressaisi et recule dans l'ombre comme pour cacher ses traits.
- "Peu importe vos insultes. Maintenant que vous connaissez la vérité... Ontazio."
D'un geste élégant le spadassin remonte sa lame sous la gorge d'Aura et s'apprête à l'abaisser quand soudain il se fige. Puis lentement ses doigts relâche l'arme alors que sa tête se détache de son corps et vient rouler au sol. Derrière lui une silhouette féminine sort de l'ombre, à la main elle tient une large épée de style vénitien.
Julian lâche un soupir de réconfort, comme s'il avait maintenu cette discussion que dans le but de voir apparaître la nouvelle arrivante :
- "Ornella mon Infante, vous êtes en retard." commence-t-il.
- "Julian mon Sire, vous n'êtes pas à l'endroit convenu." lui répond avec une courtoisie exagérée la caïnite en essuyant sa lame sur sa robe avec délicatesse.
Julian ne peut réprimer un sourire rapide. Derrière lui le noble s'est saisi d'un tableau et exhorte ses hommes au combat. Alors que les sicaires se jettent sur Julian il s'éclipse rapidement par là où il était venu. L'épée au clair Julian croise déjà le fer avec ses assaillants quand Ornella arrive à sa hauteur.
- "Ornella ! Guesppe s'enfuit avec le tableau ! Fais quelque chose !"
Ornella bloque une feinte et se retrouve dos à dos avec son sire. Autour d'eux les sicaires, encore dix, forts et rapides au delà de l'humainement possible, tournent lentement, cherchant une ouverture.
- "Faire quelque chose... pour vous sauvez la vie Sire ou pour le tableau ?" répond la jeune femme d'un air faussement détaché.
Julian sert les dents, puis timidement il articule - "Les deux à la fois... se serait possible ?"
Ornella se penche doucement pour poser un baiser sur la joue de son Sire puis se retourne vers ses agresseurs. Elle ferme les yeux.
La lumière blanchâtre de la lune filtre à travers ses paupières. Au loin elle peut entendre l'orchestre jouer. Par un vieux réflexe humain elle inspire profondément. Lui reviennent à l'esprit les premières leçons de Julian, sa réprobation de ces vieilles habitudes humaines, les traditions enseignées avec Aura par les longues nuits d'hiver à Gènes, les sermons sur l'importance de l'art.

Elle rouvre les yeux brusquement.

Guesppe ouvre précipitamment la porte de son cabinet privé.
Une longue trainée de sang gicle de la gorge du sicaire le plus proche d'Ornella, un second hurle en se tenant l'œil.
Une ombre se relève derrière un troisième assassin, une lame apparait entre ses côtes et l'ouvre par le flanc pour termine sa trajectoire dans la gorge d'un quatrième.

Quatre autres sicaires attaquent de concert, un étrange liseré écarlate court sur leurs vêtements alors qu'Ornella disparait pour réapparaitre derrière les deux derniers attaquants, lame et crocs plantés.

La trainée de sang du premier sicaire égorgé retombe au sol, Guesppe entre dans son cabinet, dix sicaires s'effondrent sans vie.

- "A votre service sire." murmure Ornella en fouettant sa lame dans l'air pour en chasser le sang.
- "Je vais m'occuper de Guesppe." souffle Julian en se précipitant vers la sortie.

- "Je vais m'occuper d'Aura." répond Ornella alors que déjà son Sire est parti à la poursuite du ventrue.

Près de la baie vitrée Aura regarde dans la cour intérieure du palais, Ornella s'est approché d'elle. Aura se retourne et pose sa main sur l'épaule d'Ornella.
- "La garnison s'en vient par ici et Julian a déjà disparu." articule-t-elle d'une voix empreinte d'une inquiétude manifeste.
Ornella pose sa main sur celle de son amie, doucement elle sourit.
- "Oui. Comme toujours, notre Sire court après l'art."
- "Et nous vers où court-on ?"
Ornella s'avance d'un pas pour contempler le spectacle en contrebas. Une solide troupe, quelques sergents, surement plusieurs goules dans le groupe, peut-être un caïnite à leur tête. Ornella mécaniquement réfléchit aux différentes issues. Devant le silence prolongé d'Ornella Aura ressert sa main sur son épaule. Sortie de sa rêverie Ornella se tourne vers la jeune vampire :
- "Je ne sais pas vers où nous courons ma sœur. Mais je sais comment."
- "Comment ?"
- "Ensemble."

Venise.

  le texte est de Renaud B

7 avril 2011

Expérience et Maturation

  Pour que vous puissiez réfléchir à vos dépenses d'expérience et de maturation

Exp_rience

  Les points de Maturation comme ce qui suit

- Attributs : 5 points pas niveau pendant (Volonté) siècles, ensuite 10 points.

- Capacité : 2 points par niveau. Spécialités et Domaine d'Expertise, 1 point

- Disciplines : 3 points par niveau pendant 2 siècles. Plus 1 par tranche de 200 ans. Enfin +1 pour les disciplines Hors Clan

- Vertus : 2 points par niveau

- Voie : 1 point par niveau jusqu'à maximum de Volonté, puis 2 points par niveau.

- Volonté : 2 points par niveau.

7 avril 2011

Myca Vykos

  Ce Tzimisce de Constantinople a rencontré la coterie alors qu'il se rendait chez Radu de Bistriz. Alors que les vampires repoussaient l'assaut du Gangrel Mitru, ces forces se mêlèrent à la bataille dispersant les assaillants. Il les accompagna voir Radu et par la suite repartit dans l'empire byzantin.

  Quelques 6 mois plus tard, il repassa par la passe de Tihuta où la coterie peinait à terminer le rez de chaussé de la citadelle et que les coffres étaient vide. C'est alors qu'il leur prêta de l'argent en échange d'une faveur ultérieure.

Vykos

5 avril 2011

Bernard, le Sage

  Alors que Dominique rassemblait une armée de hongrois pour fondre contre le Saint Empire, il Etreignit Bernard pour en faire de lui un de ses bras droit.

  Ensemble ils ont ravagé l’Europe jusqu’à ce que Bernard assiège Cologne. La ville lui résistait depuis plusieurs semaines. Il décida alors d’y pénétrer pour trouver les points faibles de la ville. Au cours de ses recherches, il vit un rassemblement d’étudiants et de moines. Il s’agissait d’un cours magistral. La pédagogie du moine instructeur le toucha et à la fin du cours, il s’entretient avec lui. L’ecclésiastique lui transmit le goût de la connaissance.

  A son retour, il fit lever le camp et laissa la ville de Cologne en paix.

  Quand Dominque apprit cela il entra en frénésie et tenta de la tuer. Bernard pu s’en sortir et fuis vers l’Espagne. Depuis peu en apprenant la volonté de Dominique d’empêcher la culture d’entrer en Transylvanie, il a décidé de se dresser contre lui.

 

  Alors qu'il séjournai à Schaasburg avec Esteban, il disparut sans laisser de traces?

 

Bernard

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Vicissitude du Principat
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